CARNET DE ROUTE N°1

Je crois en mes rêves...

Après le lycée, j'ai commencé l'alternance, je n'ai pas vécu que de bonnes expériences... J'y reviendrai mais disons que ce passage de ma vie à eu un impact considérable sur la suite.

J'avais tout juste 22 ans, 2 ans que je faisais de l'alternance, que j'avais aussi mon appartement et que je faisais plus de 3h30 de transport par jour, quand tout allait bien. C'était bien souvent 4h.... Puis ensuite c'était 4h30 voir parfois 5h par jour. Je partais de chez moi à 6h, je rentrais pas avant 20h30/21h30. J'ai pris mon appartement à l'âge de 20 ans.

A 22 ans, suite à plusieurs examens de santé, car j'étais subitement prise de crises et de douleurs anormales, j'apprenais que j'étais porteuse d'un gêne, nommé HLAB27. Ma maladie se traduisait au départ par de grosses crises inflammatoires au niveau des mains, mes phalanges devenaient extrêmement rigides et tout aussi douloureuses. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, durant plusieurs semaines, mois, je subissais ces crises sans pouvoir ni les éviter, ni les contrôler. Puis rapidement, ça s'est accélère, j'ai commencé mes premières crises d'uvéite... le cauchemar ! J'ai connu des épisodes très sombres et douloureux durant ces périodes de crises intenses... Non seulement par la douleur qu'elles me provoquaient mais surtout par la perte de la vue, moi qui suis indépendante et déterminée dans mon quotidien, je n'avais plus possibilité de faire quoi que soit seule. Non seulement je faisais des crises d'uvéite, ce qui est assez rare, mais d'une intensité hors du commun. Malgré mes différents passages dans tous les hôpitaux et cliniques spécialisée de Paris. J'ai donc passé ma dernière année d'études assez péniblement ce qui m'a forcé à me rendre à l'évidence : Je ne pourrais pas continuer jusqu'en master. J'avais malheureusement trop de contraintes, le stress, la fatigue... et mes absences !

Non seulement j'habitais à plus de 2h de mon travail où j'étais alternante et plus d'1h15 de mon école. Sauf qu'étant en alternance, je ne pouvais pas envisager de me rapprocher de Paris. Les loyers étaient bien trop chers pour nos salaires d'alternants. Bref, j'ai donc pris la décision assez difficilement, je devais arrêter mon cursus scolaire après ma licence pour entrer véritablement dans le monde du travail. J'ai alors postulé dans une ESN, société de services et de conseils en informatique, très similaire à celle que je venais de quitter à la fin de mon diplôme. J'ai choisi ce secteur non pas vraiment pas hasard mais parce que je savais que c'était un secteur porteur et que je pourrais évoluer, si je m'en donnais suffisamment, les moyens. Dès lors ou je suis entrée dans les études supérieures, je n'ai jamais compté mes heures de travail, malgré que je sois en alternance je faisais comme les autres, voir parfois plus, je savais qu'il fallait montrer de quoi j'étais capable pour obtenir la confiance de mes supérieurs. Peu importe que j'ai 4h de transport de plus, je ne voulais pas que ça rendre en ligne de compte et me pénalise.

1 mois après avoir intégrer mon nouveau poste, donc en CDI, j'avais 24 ans, nous recherchions un nouvel appartement, pour enfin se rapprocher de Paris et de nos jobs respectifs. C'était de deal !

Anecdoque :

Lors de ma dernière année d'alternance, dans une très grande entreprise à Suresnes, je prenais le Tram T2. Chaque matin et chaque soir, nous longions une rue, que j'admirais à chaque passage, elle était grande, arborées d'arbres et de fleurs l'été et de sublimes décorations de Noël l'hiver, mais surtout au bout de cette rue, on y voyait en plein milieu, la tour Eiffel.... J'étais reboostée chaque matin en passant ici quelques secondes lorsque le tram suivait son chemin et émerveillée chaque soir en rentrant, rejoignant ma petite ville du 77. Je regardais ces gens que je trouvais "chanceux", (évidemment la chance se provoque ! ) je me demandait ce qu'ils pouvaient bien faire dans la vie, j'ai toujours imaginé la vie des gens qui m'inspiraient...) je les regardais alors descendre le soir à cette station, une baguette de pain à la main pour le diner et longer cette superbe avenue pour entrer dans leur sublime résidence... Et je me suis promis d'y vivre un jour, je me le suis répété chaque matin, chaque soir, pendant plus d'un an.

Début septembre 2016

Nous recherchions donc un appartement pour nous rapprocher enfin de nos emplois, je travaillais à Levallois, mon mari à Suresnes, toujours. C'était l'une des choses qui m'avait fait accepter d'arrêter mes études : Quitter ma ville d'enfance pour enfin vivre tout proche de Paris et entrer pour de bon dans la vie active. Je réussira coute coute même si je n'avais pas obtenu mon master. Les recherches n'étaient pas simples, tout partait si vite, à peine une annonce postée, elle était déjà obsolète et l'appartement était attribué.

Un matin mon mari m'envoie une annonce un matin, très tôt. J'ouvre, j'aperçois la petite miniature que j'agrandis, le coup de foudre en une photo ! Je n'avais pas eu le temps de faire défiler le reste des clichés que mon coeur s'emballait, c'était celui-là, c'était notre appartement. Je n'avais vu que la cours intérieure, mais ça m'avait suffit ! Je décrochais donc mon téléphone pour joindre le numéro associé à l'annonce, je tombais évidemment sur la boite vocale, saturée... L'annonce avait à peine 7h d'existence et il était 8h du matin.

J'insistait, jusqu'à ce que quelqu'un décroche, une femme. Je lui dit alors : "Bonjour, je voudrais prendre l'appartement référence xxxx, quand puis-je venir ?" Elle me répondu, très étonnée : "Mais... vous ne l'avez même pas visité." Je lui répondis :"Je sais, mais c'est celui-ci que je veux". Elle me dit que cette appartement avait déjà plusieurs visites de prévues, mais si j'étais disponible le lendemain soir à 19h je pourrais le visiter aussi et déposer un dossier. Evidement, je pris le créneau ! Je regardais chaque photo, j'étais imprégnée par cet appartement, sans en savoir vraiment davantage ni sur la localisation, ni sur les commodités...

Le lendemain, le 10 septembre à 19h00, nous étions au point de rendez-vous, tout au début d'une belle et grande avenue et je me souviens encore de l'arrivée dans cette rue si fleuries, si familiales, les façades étaient parfaites, la lumière était absolument magnifique, l'été indien nous embrassait en plein mois d'octobre. Il faisait si beau et chaud même, beaucoup de monde aux terrasses des cafés aux pieds des résidence. La façade de la résidence est sublime, j'avais l'impression d'être à Disney. J'entrais dans la cours, j'étais conquise, je chuchotais à l'oreille de mon mari : C'est ici, c'est là que je veux vivre. Il rit et me répondit "Tu ne l'a même pas encore vu à l'intérieur, et s'il ne te plaisait pas ?" J'étais sûre de moi : "il me plaira, je le sais". Et par chance il était bien en dessous du marché, c"tait inespéré... Même l'agent immo était surprise par le montant du loyer pour une résidence aussi récente et de ce standing-là. Sans aucun doute il me plaisait, il était chaleureux, cosy, un vrai petit nid douillet... il était fait pour nous ! Nous déposions donc notre dossier, les jours s'enchainaient j'attendais impatiemment le retour pour obtenir une réponse positive, qui se fut désirée mais qui arriva !

Nous avions l'appartement. Nous allions donc signer les papiers, dans l'agence qui se trouvait dans la rue en face de l'appartement. En sortant de l'agence, nous décidions de faire un tour dans le quartier pour se familiariser avec les lieux, en arrivant devant notre nouvelle résidence, je tournais la tête vers le haut de l'avenue et je reconnu ces arbres, ces fleurs, cette lumière puis cette station de trame tout en haut... J'avais réussi ! Mon rêve était devenu réalité, je ne m'en étais même pas rendu compte avant ce jour-là. Je m'apprêtais à vivre dans la rue qui me faisait tant rêver depuis plus d'un an, dans celle dans laquelle je m'étais promis de vivre un jour. Et nous avons vécu 3 ans et demi dans cette appartement, dans ce quartier, 3 an et demi que nous avons littéralement adoré !

Morale :

Tout ce que vous imaginez, tout ce que vous visualisez et ce en quoi vous croyez VRAIMENT, arrivera à vous un jour ou l'autre ! Ce n'est pas parce que vous vivez des étapes difficiles ou douloureuses sur le moment que c'est ça, votre vie, ce n'est parfois qu'un message que l'on vous envoie. Sachez que vous avez en vous plus de force que vous n'êtes capable d'imaginer. Plus rapidement vous le comprendrez plus rapidement vous en tirerez tous les bénéfices. Je ne dis pas que c'est facile, j'ai longtemps lutté contre ma maladie, puis j'ai appris à la comprendre et surtout à me comprendre. Ce n'était pas qu'un appartement c'était un nouveau départ, une nouvelle vie, celle que j'avais tant rêvée durant ma vie étudiante, qui n'était pas facile et je voyais enfin les récompenses de tout ça.

Aussi, je pensais au départ qu'arrêter mes études serait un frein à mon évolution que c'était la faute de ma maladie, que c'était pas ce que j'avais prévu, et finalement , le plan que j'avais prévu n'était sûrement pas aussi bien que celui qui m'a été proposé, en réalité. J'ai compris que je pourrais aussi y arriver autrement, que c'était sûrement ça ma route ! Et ça, je l'ai compris par bien des épisodes de ma vie... Je vous raconterai !

Rendez-vous dans le prochain volet, pour un nouvel épisode de ma vie...

Photo prise le jour de la visite - 10 septembre 2016

Quelques clichés durant nos années de vie dans ce petit cocon ! Rapidement devenu trop petit, mais il restera dans mon coeur comme le début d'une vie que j'ai choisi, comme un déclic qui m'a prouvé que tous les rêves pouvaient se réaliser dans la vie.

Chaleureusement

Eline <3